textes sur pivoine n°3
Un trou noir
d’air
de fleur
Comment traduit-on en mot ce qui ne semble pas si clair ?
Comment traduire mes sensations ?
C’est doux ou ça gratte
C’est doux…
comme des couleurs qui se laissent la place de s’étendre
c’est doux et à la fois lourd,
des pétales qui pèsent leur poids de pigments
Et ça gratte
ça gratte pas comme un urticaire
mais plutôt ça gratte
comme ça grain
comme ça pollen
comme ça vient se poser sur
la rétine
Eliam Cerf
Au printemps les pivoines poussent, elles commencent dès le mois de mars à traverser la paille qui les protégeait durant l’hiver. Leurs longues tiges s’élèvent très vite. Chaque année , je les photographie ainsi que les roses , les pavots et les anémones.
Chaque année.
Je capte des détails pour mon travail. ( Ça rime et me plaît)
Des détails qui deviennent couleur et abstraction.
Des détails que je floute, on ne verra plus que l’essence de la fleur, son odeur. On n’y verra plus rien, si ce n’est mon émerveillement, ma sidération printanière.