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Octobre 1999

Retour d’Amsterdam, vu des Vermeer. Le choc

Octobre 1999

Les natures mortes ont une longévité plus longue que leurs créateurs. Elles respirent la poussière des tiroirs, des greniers ou la gloire des musées. Elles semblent attendre.

Janvier 2000

Si j’isole l’oeil de Sainte Hélène triomphante de Rubens et celui de la dame à l’hermine de Vinci, pourrait-on les confondre ? Janvier 2000 Le« portrait d’homme dit Arioste » du Titien ne me plaît pas mais si je zoom sur son regard , je vois un autre homme . Je perçois un regard déterminé.

Janvier 2000

Je ne garde que la paupière fermée de Sainte Anne. Le tableau de « la vierge, l’enfant Jésus et Sainte Anne » est étrange : Sainte Anne, la mère de Marie, est assise. Sur ses genoux, Marie retient Jésus, un gros poupon qui semble vouloir prendre la fuite avec un agneau. Sainte Anne regarde Marie, qui regarde Jésus qui regarde sa mère et qui est regardé par l’agneau.

Février 2000

Portrait de musicien : Fond noir, chapeau rouge, écharpe claire, presque dorée. Ne garder qu’un fragment du haut du visage rend ce musicien peint en 1490 presque contemporain.

Février 2000

Sur une nappe blanche, grise, Goya a disposé trois tranches de saumon, peint un fond noir. Je cadre un détail au centre des trois tranches. Il reste la couleur saumon et le gris des écailles du poisson.

Avril 2000

Dans le tableau du « tricheur » de Georges de la Tour, ce sont les plis des habits du personnage de droite qui retiennent mon attention. Pourtant les regards pourraient être intéressants.

Avril 2000

Les clairs-obscurs de Georges de la Tour me fascinent. Devant la bougie, la main de l’enfant devient presque translucide. (tableau de « Saint joseph charpentier »)

Avril 2000

Un détail de la chaise où est posée la chandelle de « la femme à la puce » (Georges de la Tour) devient un Rothko

Septembre 2000

De « la cuisinière » (ou « la laitière »), de Vermeer, image tant de fois reproduite, jusque dans la publicité pour les produits laitiers, je ne garde qu’un fragment des morceaux de pain ainsi qu’un détail du drapé bleu. De « la jeune fille au turban », je me saisis d’une partie du visage, que j’enferme dans la résine époxy et dans des pigments orangés.

Septembre 2000

La « jeune fille au turban°4 » n’est pas un détail de pubis mais un détail de la joue. La peinture craquelle, l’émotion en est encore plus grande.

Et souvent ça revient, ce besoin d’admirer les grands maîtres, de rester sans voix devant un Vermeer, un Georges de la Tour, un Rembrandt, un Dürer, un Titien. Sans voix même devant les reproductions de leurs tableaux mais avec ciseaux, cuter, résine et pigments. Les détails d’un visage, d’une main, d’un drapé deviennent abstractions, monochromes, couleurs, lumière. La résine trouble ces fragments de Peinture et à moins d’en lire les titres, il n’y a que moi qui en connaisse l’origine. Je me souviens de l’émotion ressentie devant telle ou telle oeuvre.